L’éducation bienveillante est une éducation de l’imperfection !

Je suis un parent qui agis au quotidien en m’efforçant de nourrir les principes de bienveillance et de respect tant sur le plan personnel que professionnel.

Ceci implique d’être d’abord bienveillant avec soi-même. On ne peut donner ce qu’on n’a pas.

Cette bienveillance passe par une tolérance face à mes erreurs. Comment pourrais-je avancer longtemps en me flagellant ?

D’ailleurs, comment les enfants pourraient eux-aussi avancer si nous les violentions sous prétexte qu’ils ont commis des erreurs ? C’est la même logique.

La bienveillance éducative est l’anti-thèse de la perfection car elle valorise les erreurs et y apporte toute la bienveillance possible pour que chacun comprenne pourquoi il s’agit d’erreur et comment les réparer, en tenant compte de ce que ressentent les personnes en présence (empathie et conséquences naturelles).

L’éducation bienveillante s’appuie donc sur les imperfections et par conséquent sur la nature humaine.

Qui peut se vanter de ne jamais tomber ? de n’avoir oublié un rendez-vous ? de ne pas avoir renversé un verre ou cassé un objet ? de ne pas s’être trompé dans un choix ? de ne jamais avoir balbutié ?

Si à chacun de nos manquements à « la règle de la perfection », nous avions été punis, sanctionnés ou moqués, qu’aurions-nous essayé de faire pour ne pas souffrir ?

  • camoufler nos futures erreurs
  • éviter les nouvelles expériences
  • mentir
  • éviter les « parfaits » et/ou les envier

La notion même de perfection est une aberration dans l’éducation (et dans la vie).

C’est pour cela que j’ai du mal à lire les commentaires qui qualifient les parents qui se forment à la parentalité positive de « parfaits ».

Mais je les comprends. Cette perfection que l’on voit alors chez l’autre est un reflet de croyances enracinées dans notre enfance. On nous a donné l’ordre d’être parfait. On nous a dit que c’était possible. Que l’excellence était la clé de la réussite. Cette pression est une sacrée contrainte qui entrave notre liberté et pose un filtre sur notre interprétation de la vie. C’est le feu sous la cocotte-minute qui menace d’exploser à tout instant.

S’inscrire dans la bienveillance est l’inverse de cette approche jugeante, froide voire robotique (ou binaire).

La bienveillance éducative est un univers dans lequel nous pouvons trouver des outils pour avancer sans nous comparer, mieux nous connaître et nous adapter à l’évolution de nos enfants. Ces outils ne fonctionnent parfois pas tout de suite, comme tous les outils. Certains ne fonctionnent pas du tout car ils ont besoin d’une révision/d’un ajustement par nos soins et selon notre sensibilité/créativité. Il est aussi nécessaire de s’exercer régulièrement, de façonner l’intention derrière l’action, d’y mettre du coeur, de modifier notre attitude, de nourrir l’optimisme en se répétant « J’y crois »,…d’apprendre à voir les choses comme elles sont en donnant la priorité à ce qui compte vraiment.

Tout cela est facilité si nous assumons nos imperfections. Si nous nous autorisons les erreurs qui sont comme des pierres jetées dans une rivière. Petit à petit, nous progressons en sautant d’une pierre à l’autre pour traverser la rivière et rejoindre l’autre rive, celle où nous attend notre enfant. Ok, on y est.

Prochain défi : gravir la montagne. Car les enfants bougent et évoluent ! 🙂

Bref, tout cela pour dire que l’éducation bienveillante n’est pas un programme pour être parfait. C’est un programme qui nous apprend à mieux accepter et réagir face à nos erreurs et à celles de nos enfants.

C’est grâce aux erreurs que nous apprenons.

Alors soyons parfaitement imparfaits et heureux de vivre ensemble !

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