J’avais peur que mon fils ne soit trop gentil…

En tant que parents, c’est une crainte que nous partageons et qui s’exprime avec ce type de questions : Mon enfant n’est-il pas trop gentil ? Saura-t-il se défendre face aux autres ? Et s’ils lui font du mal ? 

Conscient des réels dangers et des traumatismes possibles – un ami à moi m’expliquait qu’il pensait encore aux humiliations infligées par une « terreur » au collège et qu’il avait peur que son fils connaisse la même mésaventure – j’ai décidé d’agir assez tôt (dès ses 6/7 ans). L’objectif était qu’il ait à la fois confiance en lui et qu’il possède une panoplie d’outils pour riposter avec bienveillance et intelligence en cas d’attaque. Le vocabulaire attaque/riposte est certes belliqueux, mais c’est le seul qui me vient à l’esprit.

Notez que nous communiquons beaucoup.

Voici comment j’ai procédé :

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1) La citation motivante :

Je lui ai expliqué cette citation d’Eleanor Roosevelt : « On ne peut te contrarier sans ton consentement« .

« Si on te critique, si on se moque de toi ou autres attaques verbales, dis-toi que tu as le choix de ne pas être touché. Tu peux refuser d’être blessé.  »

 

2) Les signes d’attention et d’altruisme :

« Certains enfants ne rêvent que de reconnaissance…c’est d’ailleurs un besoin fondamental qu’ils essaient de satisfaire en étant au centre de l’attention générale par des actes déplacés ou irrespectueux. Donc, montre-leur que tu les as écoutés et vu, quoi qu’ils te disent. »

« Je t’ai entendu. Je te regarde. Comment puis-je t’aider ? »

Le « comment puis-je t’aider » est une invitation à formuler une demande normale. Nous reviendrons bientôt sur la communication non-violente de Marshall B. Rosenberg.

 

3) Rire avec les autres :

« As-tu remarqué comme les moqueries s’amplifient quand on montre qu’on est affecté ?  »

Pour mettre fin à cette mascarade, il suffit de rire avec ceux qui rient. Ainsi, on se place psychologiquement à leur côté. Et hop, un point de rassemblement autour de l’humour.

Cette stratégie implique qu’on soit capable de ne pas être trop affecté personnellement par les critiques et qu’on ait une estime de soi solide. C’est le prochain point.

 

4) Le modèle et l’imagination à la rescousse :

Pour renforcer l’estime de soi de mon fils, je lui ai demandé de choisir un ou plusieurs modèle(s) qu’il admire. Nous avons écrit ensemble pourquoi il les admirait afin de faciliter l’ancrage de ces personnages dans sa mémoire. Ainsi, il les appelle mentalement quand il en a besoin.

Pour la confiance et l’estime, je lui dis souvent les phrases que vous trouverez dans cet article.

 

5) L’art de la répartie :

Une bonne façon de ne pas être affecté par de viles attaques est d’apprendre à riposter avec humour et précision.

Exemple :

Attaque : « ahahaha ! Regardez comme il est moche ! »

Réponse : « Et c’est le gars qui a la braguette ouverte  (ou de la salade entre les dents) qui dit ça ? »  Et hop, diversion.

 

Attaque : « Je vais te taper ! »

Réponse : « Viens plutôt à mon cours de judo, on fera ça dans les règles. » Ceci envoie 2 informations : je fais du judo et je suis prêt à en découdre dans les règles car je n’ai pas peur de toi.

 

Attaque : « T’es nul, t’as tout faux en math ! »

Réponse : « Tu as raison, j’ai fait quelques erreurs. Je ferai mieux la prochaine fois si tu m’aides. Tu serais OK pour ça ? » Le « tu as raison » calme les ardeurs. La demande d’aide change l’humeur et valorise l’autre.

 

6) Les postures :

Si on se comporte comme quelqu’un qui n’a pas confiance en soi, on s’expose aux tentatives de domination. Donc, j’ai appris à mon fils comment :

– garder le dos droit et bomber légèrement le torse.

– marcher d’un pas assuré avec des mouvements plus prononcés et amples des bras.

– poser sa voix.

– fixer tranquillement le regard.

– serrer le point brièvement pour se donner du courage

– cultiver un sourire intérieur qui se voit à l’extérieur

 

7) La pratique du sport :

La pratique du sport renforce l’habileté sociale et la confiance en soi.

Les arts martiaux ont le grand avantage d’inculquer une philosophie respectueuse. Mon fils pratique le judo depuis 2 ans. Les effets sur la confiance sont évidents.

 

Pour finir, j’aimerais insister sur les prophéties auto-réalisatrices. Si nous pensons que notre enfant est trop tendre, il le sera. Donc, renforcez l’image que vous avez de votre enfant. Pour cela, vous pouvez tenir avec lui un cahier des réussites où vous noterez ses succès ainsi que la manière dont il y est parvenu. Vous contrerez ainsi vos croyances limitantes.

Et n’oubliez pas de lui faire confiance par défaut. Il a énormément de potentiel. Mon fils me surprend tous les jours.

Pour finir, restez à l’écoute de ses émotions et ne l’étiquetez pas.

 

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