Quand un enfant retient ses larmes…

Avoir l’habitude d’apaiser immédiatement les larmes d’un enfant ou l’empêcher de pleurer peut avoir des conséquences graves à long terme.

Aletha Solter nous l’explique dans son livre « Bien comprendre les besoins de votre enfant« . En effet, les larmes sont un moyen pour l’enfant de se libérer d’une émotion. Celle-ci risque de s’installer durablement si elle n’est pas exprimée. Il est par conséquent important de ne pas interrompre les sanglots en cherchant absolument à consoler, divertir ou, pire, de menacer afin qu’ils cessent.

 

Les automatismes de contrôle pour réprimer les émotions

Si un enfant en bas âge est conditionné à retenir ses larmes, il y a un phénomène d’accumulation qui donnent lieu à de grosses tensions corporelles et mentales au fil des ans. Il adopte progressivement des stratégies d’étouffement de l’émotion comme sucer son pouce ou une sucette, se servir de manière compulsive du biberon, se suralimenter, agripper un doudou, etc.

Certains enfants crispent les muscles de leur visage, de leur cou et de leurs épaules pour retenir les sanglots. D’autres s’auto-stumulent en se cognant la tête, en se tripotant ou en se secouant.

Regarder la télévision peut aussi être un moyen de réprimer l’émotion en se plongeant dans les images et les sons. Cela fait office d’anesthésiant émotionnel.

Ces différentes méthodes sont appelées des automatismes de contrôle.

Les adultes ont aussi leurs automatismes  : se ronger les ongles, fumer, grignoter,… Certains de ces comportements inconscients sont d’ailleurs des transformations et des adaptations de ceux créés pendant l’enfance…

 

Un lien entre les refoulements émotionnels, l’hyperactivité et l’agressivité

Les enfants ayant appris à refouler leurs émotions ou à se contenir développent pour certains des symptômes physiques (maux de tête, d’estomac ou des éruptions cutanées) ou comportementaux (agressivité, hyperactivité, troubles de la concentration, énurésie,…)

 

Comment débloquer l’expression émotionnelle de l’enfant 

Il y a différentes étapes dans le déblocage émotionnel de l’enfant. Elle débute avec l’expression claire de l’autorisation du parent (ou de la figure d’attachement) : « Tu as le droit de pleurer »  puis d’un rappel de l’amour inconditionnel, et d’un discours positif autour de l’émotion : « Tes émotions sont utiles. Elles te renseignent sur tes besoins satisfaits et insatisfaits. »

L’accompagnement se poursuit par une attitude de présence bienveillante et empathique lorsque l’enfant se crispe volontairement pour réprimer son émotion : « Je vois que c’est douloureux. Pleure autant que tu le souhaites. »

Mais il se peut que cette nouvelle attitude ne casse pas le conditionnement de l’enfant.

Dans ce cas, le recours à des jeux de simulation ou de rôle (avec des figurines ou des coutumes) permettra peut-être de délier les langues et de débloquer les émotions. Il est essentiel de laissera l’enfant mener les débats, donner la direction du jeu et de s’y adapter. Un maitre-mot dans tous les cas  : l’attention.

 

Dans le processus de déblocage émotionnel intervient une phase pendant laquelle l’enfant va sangloter pour des choses « minimes ». Ce sont des tests pour explorer ce nouveau terrain d’expression émotionnelle et les réactions de son environnement. L’attention bienveillante favorisera la transformation de ces sanglots en véritables pleurs libérateurs.

 

Dernière information de taille : les enfants perçoivent les interdits émotionnels que leurs parents ont intégrés au cours de leur propre éducation. Les parents doivent donc peut-être aussi changer de paradigme par rapport aux émotions, se donner le droit de les exprimer et soigner leur enfant intérieur.

 

Bonus :

Vous trouverez dans l’article suivant d’autres outils sur lesquels vous appuyer pour faciliter l’expression émotionnelle :

 

Source : « Bien comprendre les besoins de votre enfant » d’Aletha Solter

 

 

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