Comment écouter un enfant avec bienveillance et empathie ?

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Savoir écouter n’est pas une qualité innée. Elle se développe. Elle constitue un des piliers de l’éducation bienveillante (dont nous parlions ici avec Catherine Gueguen).

Avant de découvrir la meilleure façon d’écouter votre enfant au quotidien, je vous propose de lire cette citation du psychologue humaniste Carl Rogers, qui en est l’instigateur.

 

« Bien que nous passions beaucoup de temps à nous parler, nous ne nous écoutons pas. Or, être entendu par l’autre est d’une portée profonde ; c’est ainsi que naît le sentiment de compter à ses yeux, d’être considéré et respecté pour ce que nous sommes. Cela permet de franchir bien des barrières – culturelles, religieuses, raciales –, et de parvenir à une « rencontre de personne à personne ».

 

Oui, écouter, c’est dire « Tu comptes, tu es important pour moi. Je te respecte. Je t’aime. »

Chez l’enfant, cette écoute est d’autant plus importante qu’elle va permettre l’expression des émotions. Je vous renvoie aux explications de Catherine Gueguen pour en comprendre l’enjeu.

 

Ecoute bienveillante : mode d’emploi 

Une écoute bienveillante débute dans l’attitude. Stoppez toute activité, éloignez les sources de distraction (smartphone, TV,…) et soyez à 100% dans l’observation et l’écoute au présent (ainsi vous identifierez les émotions ressenties). Baissez-vous pour être au même niveau que votre enfant.

Respirez profondément pour baisser votre niveau de stress (qui pourrait déclencher des réactions automatiques ou de la colère et se transmettre à votre enfant).

1) Ne jugez pas, ne niez pas, ne vous moquez pas, ne demandez pas pourquoi.

Ces 4 consignes sont là pour éviter que l’enfant se sente coupable ou humilié, car cela entraverait sa libre expression présente et future. De plus il pourrait prendre l’habitude de cacher ses émotions. Or, des émotions enfouies parasitent les pensées et finissent par ressortir avec encore plus d’intensité.

Quant au « pourquoi », il fait comprendre à l’enfant qu’il doit trouver une explication « satisfaisante » pour l’adulte. C’est donc soit bloquant, soit propice au mensonge.
A lire : les expressions anti-émotion

 

2) Ne comparez pas sa situation avec celle issue de votre passé ou celle de son frère, de sa soeur, d’un ami…

Un enfant n’est pas comme… Il est lui-même, en construction. Ses émotions, ses réflexions et ses actions lui appartiennent. Laissez-le vous décrire son expérience et la manière dont il l’a perçue, avec ses mots.

Si l’enfant ne parle pas, vous pouvez lui proposer de dessiner.

 

3) Ne lui imposez pas vos propres émotions.

Dès que vous dites à un enfant en cours de récit de ses expériences « je suis triste de ce que tu me racontes » ou si vous lui faites comprendre avec des « non, c’est pas vrai ! Je n’en reviens pas!  » « J’en tremble… » etc.

Ce sont les expressions de votre enfant qu’il est nécessaire de favoriser à cet instant, non les vôtres qui risquent de déteindre sur le ressenti de votre enfant. Préférez des hochements de têtes, des « dis m’en plus », des « oui », etc.

Une fois que votre enfant a totalement verbalisé son ressenti, vous pourrez néanmoins partagé le vôtre en utilisant un message « je » afin d’éviter toute forme d’accusation.

 

4) Pratiquez l’empathie et facilitez l’expression.

L’empathie signifie que vous allez montrer à votre enfant que vous comprenez ce qu’il ressent.

Dites-lui « je comprends » ou « je vois que tu ressens [Citez l’émotion] » et invitez-le à s’exprimer plus longuement.

Pour faciliter cette expression, reformulez ce qu’il vous dit « en miroir », sans interpréter. Cette rétroaction a également pour vertu d’apprendre le vocabulaire des émotions.
Je vous invite à découvrir l’écoute active de Thomas Gordon.

 

5) Interrogez l’enfant sur ses conclusions.

Demandez à votre enfant quelles leçons a-t-il tiré de cette expérience et comment il envisage de réagir une prochaine fois.

Guidez-le si nécessaire en posant une question  ouverte ou lui proposant des choix.

 

6) Rassurez-le sur votre amour inconditionnel et votre présence

« Je t’aime et je suis là si tu as besoin de parler » Cette simple phrase resserre les liens et développe la confiance des enfants. C’est de plus un terrain propice aux futurs échanges via un ancrage positif.

 

7) Remerciez-le pour sa confiance 

« Merci de t’être confié ».

 

Ressources supplémentaires :

Outil : les bonshommes allumettes (émotions, conflits, confiance en soi,…)

25 outils et méthodes pour la gestion des émotions des enfants

Conseils lectures :

« Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » d’Adele Faber et Elaine Mazlish

« Parents efficaces » de Thomas Gordon.

 

Un commentaire

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