Cerveau et mémoire : Les 4 périodes sensibles dans nos vies (par Boris Cyrulnik)

Boris Cyrulnik est neuro-psychiatre, éthologiste et psychanalyste. Il est connu pour avoir développé en France le concept de résilience qui explique qu’il est possible de renaitre après une grande souffrance.

Aujourd’hui, il est question du cerveau. Boris Cyrulnik répond à Patrice Van Eersel dans le livre « votre cerveau n’a pas fini de vous étonner » à propos de la plasticité cérébrale.

votre cerveau n'a pas fini de vous étonner

Il revient sur ses études en 1960, période pendant laquelle cette notion de plasticité était taboue.

Aujourd’hui elle est parfaitement avérée. Le cerveau s’adapte et se développe en fonction de son environnement.

Il existe d’ailleurs 4 phases charnières dans l’évolution de l’homme. La période la plus importante est le début de l’existence. Les voies neuronales se tracent avec une grande intensité. L’apprentissage est fulgurant. Ce feu d’artifice n’a lieu qu’une seule fois chez les animaux.

Cette période est déterminée par la synthèse de l’acétylcholine (ACh), un neurotransmetteur qui joue un rôle important aussi bien dans le système nerveux central, où elle est impliquée dans la mémoire et l’apprentissage, que dans le système nerveux autonome, notamment dans l’activité musculaire et les fonctions végétatives.

Chez l’homme, contrairement aux animaux, il y a approximativement 4 périodes d’hyper-mémoire biologique.

Les voici :

 

1) Les premières années :

C’est alors un bouillonnement synaptique avec ‘l’intégration du langage.

La langue maternelle est apprise en 10 mois : 3000 mots, les accents et les règles de grammaire. C’est une performance énorme ! L’intensité ne sera plus jamais aussi forte par la suite.

 

2) Tout au long de la vie :

Chaque fois que nous connaissons de très fortes émotions, positives ou négatives, plaisantes ou déplaisantes, nous développons une hyper-mémoire et un foisonnement d’activité au niveau de nos neurones.

L’hyper-émotion suscite l’hyper-mémoire.

 

3) Le premier amour :

C’est une période dérivée de la précédente mais elle ne se renouvelle pas. Le premier amour grave définitivement les pistes neuronales.

 

4) L’adolescence :

On assiste à un élagage synaptique. Le cerveau s’optimise.

 

Synthèse et sujet transverse : le pouvoir de l’affection.

 

Le cerveau ne cesse d’évoluer au cours de la vie pour peu que nous le stimulions émotionnellement et intellectuellement.

Les capacités de mémorisation et d’apprentissage en dépendent.

Les dégâts occasionnés ne sont pas irréversibles du fait même de la plasticité neuronale.

A propos de la mémoire : pour la dynamiser et la développer, apprenez à coller des émotions aux images que vous souhaitez stocker et réutiliser .

Dans cet ouvrage, Boris Cyrulnik insiste sur le pouvoir de l’affection dans le processus de développement de l’enfant.

La negligence affective fait des ravages.

Alors, en tant que parents, levons le nez de nos smartphones, éteignons la TV, revenons plus tôt de notre travail, bref prenons les mesures pour nous engager à favoriser l’épanouissement de nos enfants en leur accordant l’attention nécessaire. Et n’oublions pas que notre comportement influera forcément sur le leur une fois qu’ils seront adultes.

A ce sujet, retenez cette citation :

 

Pour finir, j’insiste sur le fait qu’il n’est jamais trop tard pour décider d’agir et rétablir le contact même si une intervention extérieure est nécessaire dans le cadre de l’adolescence par exemple.

 

 

Source :

Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner (poche)

Wikipedia

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