7 alternatives à l’expression « tu vas tomber »

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L’expression « Tu vas tomber » n’est pas une aide pour les enfants. J’y vois au moins 3 inconvénients :

Le premier est qu’elle fait naître la peur chez l’enfant (ou l’envie de prouver qu’on ne va pas tomber, augmentant la prise de risque)

Le deuxième est qu’elle renforce les craintes irrationnelles des parents (99% des peurs ne se réalisent jamais).

Le troisième qui est selon moi le problème principal : l’enfant qui entend  » tu vas tomber »agit alors en ayant l’image de lui en train de tomber. Son cerveau va donc naturellement le mener tout droit vers cet objectif. [TEST : « Ne pensez pas à un éléphant rose. » Alors ? Vous l’avez en tête l’éléphant ?]

Faites la somme des 3 et vous obtenez un enfant qui n’est pas en pleine possession de ses moyens pour faire face à une nouvelle expérience et en tirer enseignement en cas d’échec…surtout s’il entend : « ah ! je te l’avais dit ! » (oups la montée d’émotions désagréables et de stress)

Pour résumer, le « tu vas tomber » AUGMENTE le risque d’accident.

Ce n’est pas ce que l’on souhaite, évidemment. Voici par conséquent 7 (+1) alternatives efficaces, responsabilisantes et développant l’autonomie.

  • Donner des informations précises à l’enfant par exemple en décrivant les conséquences possibles.
    « Si tu poses le pied ici, la terre va céder sous ton pied. »
    Et de l’interroger sur la suite :
    « Que pourrais-tu faire pour assurer ton équilibre ? Ta main droite ou ta main gauche peuvent s’agripper quelque part ? y a-t-il un autre chemin ? »
  • exprimer nos propres émotions ainsi :
    « Quand je vois cette roche deux fois plus grande que toi , j’ai vraiment peur. Explique-moi comment tu vas t’y prendre pour grimper ? »
  • Offrir des choix : « préfères-tu faire comme ceci ou comme ceci ? »
    Offrir des choix aide l’enfant à construire son propre schéma de pensée et à gagner ainsi en autonomie.
  • Proposer notre aide :  « Souhaites-tu que je reste à côté de toi ? »  « Comment puis-je t’aider ? »
  • Donner des consignes précises et affirmatives (et non lui dire ce qu’il ne doit pas faire) : « En positionnant ta main ainsi, tu couperas ce fruit sans te blesser ».
  • Produire soi-même une simulation en reflet qui invite l’enfant à prendre du recul : « As-tu remarqué ce tas de terre ? Tu m’aides à y monter ? Comment dois-je faire ? » « Comment pourrais-je verser cette eau sans renverser ?« 
  • Lui apprendre à tomber : pour éviter les mauvaises chutes, pourquoi ne pas lui apprendre à tomber sans se faire mal ? C’est ce que permettent notamment les arts martiaux  (comme l’aïkido).
  • [Humour] Dernière option, plus coûteuse et contraignante : embaucher un statisticien, un expert en cascade, une aide de camp, acquérir une armure taille enfant avec airbag intégré et se former soi-même à la télékinésie pour créer des champs de force autour de votre enfant et le faire léviter en cas de chute.  🙂
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