Les 10 clés de l’éducation efficace

Laurence Dudek, psychothérapeute, nous offre les 10 clés d’une éducation efficace dans son livre « Parents bienveillants, enfants éveillés ». En voici un rapide résumé.
1) Tout ce que nous faisons, nous avons appris le faire

Hormis les réflexes organiques (respiration, succion, miction,…), l’enfant apprend en imitant ses parents. Cette imitation passe par la communication non-verbale dans une grande majorité (75%).

Autre fait à prendre en compte, cette imitation implique une « absorption » des émotions. Ainsi, si nous sommes en colère, notre enfant va ressentir et exprimer cette même émotion.

Laurence Dudek met en évidence l’importance de prendre conscience de cette transmission et de cette résonance émotionnelles (effet miroir) car les émotions peuvent parasiter l’apprentissage des enfants.

Les émotions désagréables comme la peur, la culpabilité entraveront la compréhension et la mémorisation des enfants qui n’apprendront donc pas à ajuster leur comportement par une motivation interne (mais le feront peut-être par conditionnement et contrainte), c’est-à-dire sans assimiler et cerner ce que l’on attend d’eux et dans quel but.

Dans les salles de classe, ce principe est central. Les enseignants qui parviennent à se connecter avec empathie à leurs élèvent sont les plus efficaces.

En ce qui concerne la confiance en soi, elle s’acquiert initialement par la confiance du parent envers l’enfant puis par un entrainement dont le droit à l’erreur est la pierre angulaire. Notons aussi que le lâcher-prise parental accélère l’autonomie.

Enfin, le jeu, en tant que vecteur d’émotions agréables, est un allié de choix pour booster l’apprentissage des enfants, le développement cognitif et resserrer les liens affectifs.

 

2) L’intelligence émotionnelle conditionne notre développement

Accueillir les émotions d’un enfant est le socle de son bien-être et de son épanouissement. Nier ce qu’il ressent ou minimiser ce qu’il exprime, c’est le priver d’une connexion avec lui-même. C’est lui dire : « tu ne dois pas accorder d’importance à tes émotions. » « Je ne veux pas entendre ce que tu ressens/ce que tu es ».

Il est parfois difficile d’accepter les émotions de nos enfants car elles font écho à nos propres émotions souvent enfouies. Donnons-nous le droit de les exprimer nous aussi sans violence et selon la première clé de l’ouvrage, nos enfants nous imiteront.

Quoi qu’il en soit, l’auteure nous alerte sur la corrélation entre l’émergence d’une émotion désagréable et un besoin insatisfait. Un enfant qui a faim, qui a besoin d’attention, qui veut bouger ou plus de stimulation,… va inconsciemment agir pour accéder à ce qui lui fait défaut. Cela peut passer par une crise de larmes, une irrépressible colère  et des comportements inhabituels qui ne seront pas volontaires.

Alors, aidons nos enfants à identifier leurs émotions, à les nommer et à trouver ce dont ils ont besoin. Faisons de même à notre niveau.

 

3) L’adulte n’a pas réponse à tout

L’adulte n’est pas omniscient et omnipotent. Il est surtout là pour accompagner et guider sans imposer. Car l’objectif est la quête d’autonomie qui ne pourra grandir que si l’enfant réfléchit par lui-même et apprend de ses erreurs.

Des propositions de choix, des questions telles que « comment pourrais-tu faire pour… ? », des encouragements (« tu n’a pas réussi pour le moment. Ce n’est qu’une question de temps. »), des possibilités de réparation (« de quoi as-tu besoin pour nettoyer cette eau renversée? »),… responsabilisent peu à peu les enfants et ce développe leur autonomie.

 

4) Toute demande est l’expression d’un besoin

Les demandes des enfants sont de près ou de loin associées à des besoins. Ainsi, la notion de « caprice » n’a plus lieu d’être. Le rôle du parent est d’aider l’enfant à prendre conscience de ce dont il a besoin (et de l’émotion que l’insatisfaction de ce besoin a déclenché) et de transformer ce besoin en demande claire. C’est un véritable travail d’enquête !

 

5) Les enfants croient tout ce qu’on leur dit

Avant de développer un sens critique et de parvenir à prendre de la distance face à son expérience (d’ici de nombreuses années donc), un enfant va accepter et croire ce qu’il va entendre. Encore plus si cela vient de ses figures d’attachement. C’est ainsi que l’on entend : « J’ai pris des fessées et je n’en suis pas mort. » « Mes parents me frappaient car ils m’aimaient » « Je suis maladroit(e) » « J’étais un enfant difficile » »J’ai toujours été nul(le) en math, comme maman », « si je ne réussis pas à l’école, je serai pauvre et malheureux », « Les gens sont méchants par nature. Je dois me méfier  d’eux »,…

Ce sont là des croyances limitantes autant que douloureuses. Elles sont ancrées dans l’inconscient depuis l’enfance et d’autres ce sont ajoutées via les médias, les interactions sociales, etc.

A nous de remettre en question nos propres croyances et d’observer de quelle manière elles alimentent une chaine de manipulation qui se perpétuent de génération en génération dans le cadre de l’éducation.

 

6) Il  n’y a que l’intention qui compte

Lorsqu’on prête par défaut des intentions positives aux enfants, les rapports sont bienveillants. On rejoint ici l’impact des croyances positives ou négatives.  Quand nous cessons de penser que les enfants nous « cherchent » nous pouvons collaborer et les aider au lieu de rentrer dans l’opposition, le chantage, les menaces…

 

7) Aucune violence n’est éducative

« Qu’ils soient individuels, collectifs ou institutionnels, volontaires ou involontaires, tous les comportements, paroles, actions, techniques et méthodes qui produisent de manière intentionnelle ou fortuite de la souffrance physique et/ou de la manipulation émotionnelle pour neutraliser un enfant ou le contraindre relèvent de la violence dite « éducative », ainsi qualifiée parce qu’elle exerce dans l’illusion ou sous prétexte d’éduquer. »

Les châtiments corporels, les punitions, les menaces,…,ne sont absolument pas des outils éducatifs. Ils s’appuient sur la peur, la culpabilité, la domination,…Ils créent même des dommages au niveau du cerveau des enfants, détruisant leurs neurones.

 

8) Ni comparaison, ni compétition 

Se comparer et s’inspirer sont deux choses différentes. Se comparer peut mener à une dévalorisation de soi (ou à du narcissisme à outrance) tandis que s’inspirer de quelqu’un, le questionner, etc. est un moyen d’apprendre et de progresser.

C’est pourquoi, les parents et enseignants doivent essayer de sortir de ce système anxiogène de comparaison et de compétition. C’est dans la collaboration que nous évaluons. Quand on compare un frère à sa soeur, deux élèves entre eux, … nous créons des frictions et implantons une habitude : celle du bonheur relatif (aux autres, à quelque chose d’extérieur à soi).

Donc cultivons la reconnaissance des efforts de chaque enfant dans l’absolu. Cela leur donnera la soif de se dépasser eux-mêmes et d’aider leurs pairs (au lieu de vouloir les dépasser).

 

9) Un amour inconditionnel est une tendresse à toute épreuve

L’amour inconditionnel est la base de l’estime de soi des enfants, leur carburant pour avancer et être heureux. C’est un besoin vital.

Alors, multiplions les actes de tendresse et d’amour au quotidien. Ou apprenons à le faire si nous en avons manqués dans notre vie.

 

10) Il n’est jamais trop tard pour devenir efficace

Le livre se termine sur ce chapitre porteur d’espoir. Quel que soit le passé, on peut se lancer dans ce projet bienveillante de réinstaurer l’égalité entre nos enfants et nous. Une égalité dont le moteur est l’empathie (et l’auto-empathie).

 

Conclusion :

Laurence Dudek signe ici un ouvrage très complet sur l’éducation bienveillante. J’ai notamment apprécié les « discussions » à la fin de chaque chapitre car elles font état de cas concrets issus des séances de consultation de l’auteure.

 

« Parents bienveillants, enfants éveillés » de Laurence Dudek est disponible sur :

 

 

 

 

 

 

 

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